décès du Père Bouteiller, du Père Angibaud et du Père Noblet - Abbaye Notre-Dame Langonnet

Vie du Père Désiré Noblet
Dans notre lettre de fin d'année pour les vœux, nous pouvons lire ces lignes :
Nous sommes en route, nous marchons vers l'accomplissement de notre vie. Une vie plus ou moins longue, plus ou moins réussie, une vie que nous remettons entre les mains du Seigneur, et que nous confions à sa miséricorde". Le Père Noblet vient de réaliser cet accomplissement de sa vie que nous allons essayer de retracer maintenant.
Désiré est né le 25 novembre 1918 à Saint Marcel dans le Morbihan, dans une famille de cinq enfants : Jeanne, Jean devenu prêtre diocésain, Marie, François décédé bébé accidentellement, et Désiré qui n'a que douze ans au décès de son papa.
Etudes secondaires au petit séminaire de Ploërmel, de septembre 1930 à juillet 1936. Deux ans au grand séminaire de Vannes, de septembre 1936 à juillet 1938. Noviciat spiritain à Orly en 1938-1939. Première profession religieuse à Piré sur Seiche le 3 mai 1941. Trois années de théologie à Cellule, de 41 à 44. Prêtre à Cellule le 18 juin 1944. (Il aurait fêté son jubilé de platine cette année: 70 ans de sacerdoce.
De Cellule, il rejoint Chevilly en 10 jours : marche à pied, stop, etc. ..Il venait pour faire sa 4° année de théologie.
C'est vers cette époque qu'il a réussi à éviter le fameux STO, en se cachant pendant plusieurs mois. Un jour, il aperçoit sur la route une patrouille allemande : juste le temps de s'aplatir au fond du fossé; le groupe passe tout près sans le remarquer. Désiré y a vu là  la protection de son Ange gardien, auquel il a toujours fait confiance par la suite.
Une autre anecdote. A Saint Marcel, peu avant son départ en mission, les gendarmes viennent à la maison pour l'interroger, suite à une dénonciation pour "pêche illicite". Il est absent, dit la maman ; il est allé faire ses adieux avant son départ pour Madagascar. Pour combien de temps, demandent les gendarmes. Peut-être pour huit ou dix ans répond la maman. « Dans ce cas-là, bon débarras, » répliquent les gendarmes. Et l'affaire s'arrête là.
C'est enfin le départ en mission. Destination : Madagascar, diocèse de Majunga, au nord-ouest du pays... Dans ses bagages, il réussit à faire passer un fusil "pour la chasse au crocodile", de mèche avec un douanier qui lui a conseillé de mettre une croix sur le "colis" pour éviter que le paquet ne soit ouvert... Séjour d'assez courte durée puisqu'il ne restera que neuf ans, de janvier 46 à décembre 54. Années consacrées au travail pastoral comme pour la plupart d'entre nous : sacrements, catéchèse, tournées de brousse.
Et c'est le retour définitif en France où il assurera plusieurs responsabilités. Tout d'abord dans l'œuvre d'Auteuil pendant 23 ans.
- Aumônier, professeur, à Thiais de 54 à 56.
- Aumônier à Saint Michel en Priziac, de 56 à 60. C'est pendant cette période qu'il s'est investi dans l'aménagement d'un terrain de foot pour les jeunes.
- A Blanquefort, près de Bordeaux, pendant 16 ans: de 1960 à 1976. Il sera successivement économe 12 ans, puis supérieur 4 ans... Pendant ce séjour à Blanquefort, chaque année Désiré regroupait pendant les vacances d'été une quinzaine de jeunes de la maison avec quelques-uns de ses neveux et nièces, pour faire du camping à Arrens, près de Lourdes. Le camp se prolongeait ensuite à Saint Marcel pour le plus grand bonheur de tous
- Après Blanquefort, Désiré part en Martinique comme remplaçant d'aumônier pendant un an, en 76 - 77.
Après Auteuil, c'est la rue Lhomond, où il commence par faire un recyclage d'un an: Septembre 77- Juillet 78. Puis, travail à l'économat provincial, d'août 78 à janvier 83, pour le service de la CAmac
De l'économat provincial, Désiré est nommé économe de l'Abbaye de Langonnet où il œuvrera de janvier 83 à août 92. Pour se détendre, il s’adonnera de temps à autre à la pêche, en concurrence avec le Père Pichon envieux de ses prises. Il réussissait même à attraper les truites à la main. C'est pendant sont mandat de neuf ans que le parc de l'Abbaye a été reboisé, ainsi qu'une vingtaine d'hectares de conifères... Une de ses joies avant de mourir a été de savoir qu'on reprendrait bientôt les travaux d'entretien de cette forêt.
A la fin de son mandat d'économe, d'août 92 à mars 93, Désiré a rejoint la rue Lhomond, soit disant pour se reposer ; en fait c'était pour laisser le champ libre à son remplaçant... Du 18 avril au 14 septembre 93, il assure un remplacement à Saint Benoît de la Réunion... Puis, à l'âge de 75 ans, le 20 octobre 93, c'est le retour à Langonnet où il vivra plus de 20 ans.
Dans les premières années de sa retraite il s'est montré encore actif, surtout dans l'entretien de la forêt et du parc. Même quand sa vue diminuait, il réussissait à manier la tronçonneuse très correctement. Et puis les forces ont diminué, la vue a continué à baisser. Mais il a toujours pu marcher et se déplacer tout seul. Sa détente quotidienne était la promenade avec Laïka, la mascotte de la communauté.
Mais l'essentiel dans la vie de Désiré, c'est l'amour qu'il a su montrer aux siens et à tous ceux et celles qu'il a rencontrés au cours de sa longue vie. Et c'est cela qui est impérissable. Et c'est cela que Dieu veut faire vivre pour toujours.
Dans cette espérance, nous offrons au Seigneur toute l'existence de Désiré, ses joies et ses peines, mais aussi tous ses désirs et toutes les belles choses de sa vie. Et nous allons prier pour que tout cela se transforme en bonheur éternel.