L'épopée du Roi Morvan - Abbaye Notre-Dame Langonnet

 La campagne de Louis le Pieux, fils et unique héritier de Charlemagne, empereur d'Occident, contre les Bretons en 818 est significative: l'empereur en personne affronte les Bretons qui refusaient de payer le tribut qui aurait signifié leur soumission. La campagne dura plusieurs mois, c'est dire que la mission ne fut pas de tout repos.
    Le secteur de Langonnet-Priziac fut un des théâtres majeurs de la campagne. Où s'est situé précisément le lieu du combat au cours duquel le Roi Morvan fut tué ? On sait que l'empereur avait établi son camp sur les rives de l'Ellé, du côté de l'abbaye:
- soit le lieu-dit " Minez Morvan", sur la hauteur nord à moins d'un kilomètre de l'abbaye, au seuil d'un secteur marécageux, peut être le témoignage de ces évènements
- ou autour d'une résidence de Morvan, la crête de Botnumel
(Bonneval aujourd'hui), un peu au nord de l'étang de Priziac.

     Il ne nous restera de cette bataille qu'un "trésor" de 2000 pièces carolingiennes, enterrées au bord du lac et la fière réponse de Morvan à l'abbé Witchaire, envoyé de l'empereur :
"Va dire ceci a ton roi, je ne cultive pas ses terres et je ne reconnais pas ses droits. Qu'il règne sur les Francs : Morvan exerce légitimement le gouvernement des Bretons et refuse impôt et tribut. Si les Francs me font la guerre, je leur ferai la guerre et notre main n'est pas tellement maladroite aux armes"

     La longue épopée rédigée en vers latins, par Ermold  Le Noir, ecclésiastique, tout entière à la gloire de l'empereur, visait à discréditer les adversaires bretons et leur chef Morvan décrits comme des brutes incultes, sanguinaires et à peine civilisées. Son œuvre  a connu l'effet inverse de celui qu'il escomptait. Le nom du roi Morvan est devenu la marque de la résistance aux appétits de l'Empire et ce roi " résistant et martyr " est devenu Morvan Lez Breizh (littéralement : " la hanche " ou " les reins de la Bretagne " , c'est-à-dire le " soutien des Bretons " .

      Il n'est donc pas étonnant que Hersart de la Villemarqué ait consacré, en 1867, en pleine période romantique, dans le Barzhaz Breizh, pas moins de cinq gwerz sous le titre d'ensemble de "Lez Breizh " .