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La présence d'une communauté spiritaine depuis 1858
Bretonne par ses origines, la Congrégation du Saint Esprit fondée par un jeune étudiant rennais, Claude Poullart des Places (1679-
Un premier essai s'avéra infructueux: en 1853, sur proposition de l'abbé Jean-
Quelques années auparavant, l'abbé Maupied (1814-
Les pourparlers avec les autorités civiles traînant en longueur on se décida à investir la place en commençant par la forêt dont les Spiritains étaient devenus locataires en lieu et place de l'abbé Maupied.
La première occupation de Langonnet par les Spiritains s'est réalisée à la ferme de Kerlerois (aujourd'hui Saint Jean Baptiste), à partir d'un premier groupe de jeunes détenus de la colonie pénitentiaire de St Ilan. D'autres acquisitions suivirent: l'hôtel de Tourne-
Le Père Le Vavasseur, assistant du supérieur général, mena après de longues démarches les tractations en vue de l'acquisition de l'abbaye. Par décret signé de Napoléon III, le 19 mai 1857, le haras impérial fut transféré dans l'enclos de l'abbaye de la Joye, ancienne abbaye cistercienne de femmes, à Hennebont .
La prise de possession officielle de l'abbaye de Langonnet par la congrégation du Saint Esprit eut lieu le 10 Juin 1858. Le Père Le Vavasseur en sera le premier supérieur. Le jour de la fête du Sacré Cœur, le lendemain, pour faire savoir qu'une nouvelle communauté religieuse s'était implantée à l'abbaye, la girouette en forme de cheval qui couronnait la tour de la chapelle, fut remplacée par une grande croix.
L'abbaye retrouve alors sa vocation éducative et religieuse. On trouvera progressivement:
un petit scolasticat, postulat des frères, noviciat, collège, petit séminaire colonial, colonie pénitentiaire de St Michel.
Environ 390 personnes vont vivre dans l'abbaye qui va s'équiper rapidement: en 1861 un moulin hydraulique sera bâti, un barrage aménagé sur la rivière, l'ancien canal agrandi en attendant d'en creuser un autre; un peu plus tard, l'Ellé sera canalisé sur 500m, un pont de pierre réalisé, le tout sera accompli en deux mois par les jeunes de la colonie; un deuxième moulin pourra ainsi voir le jour.
Pendant ce temps la vie de l'abbaye continuait.
En 1870, pendant la guerre, le scolasticat de Chevilly se réfugie à Langonnet; les élèves y aménagent le chemin de croix, la grotte de Lourdes et la chapelle du Sacré Cœur, dans le parc;
En 1877, la salle capitulaire qui servait de cave et de magasin au temps des haras et qui était devenu une cuisine au début de l'installation des Spiritains, retrouve une fonction plus digne et devient la chapelle des frères sous le vocable de St Joseph;
En 1880, une relique de Saint Maurice arrive à l'abbaye, escortée par une foule de 20 000 personnes;
En 1884, construction d'un bâtiment pour recevoir le collège (dans la continuité du logis abbatial).
En mai 1902 se déroule un événement qui a beaucoup frappé les esprits: l'éruption de la montagne Pelée en Martinique qui endeuilla la congrégation ( 13 pères, 11 prêtres séculiers, 33 sœurs de Cluny et 28 de Chartres figurent parmi les 30 000 victimes);
En 1903, la loi Combes interdit l'enseignement: le collège et la communauté sont supprimés. Le gouvernement est toutefois contraint de rapporter son décret: l'abbaye ne pourra recevoir que les pères âgés dans une maison de retraite, une exception accordée à une congrégation missionnaire;
En 1904, une turbine fut installée qui fournira l'électricité à l'abbaye; elle existe toujours mais ne fonctionne plus.
En 1927, la vie reprend car l'école apostolique est revenue et prépare, comme autrefois, les prêtres pour les missions;
En 1928, le postulat des frères rouvre ses portes; ceux-
1930-
1932: un musée africain s'ouvre et se transformera au cours des années;
L'école apostolique ferme en 1970. Pour occuper les locaux, une section de l'école d'horticulture de St Ilan s'ouvre mais cette annexe ne durera que quelques années et fermera en 1975. C'est alors que sera créé un centre d'animation missionnaire ( le CAM ) ; pendant plusieurs années il rayonnera sur toute la Bretagne et sera aussi un lieu d'accueil et de réflexion sur la mission.Par manque d'animateur, il cessera en 2004 et deviendra un foyer pour les filles du lycée de St Michel;
Dans les années 1940 la maison a abrité jusqu'à 300 Spiritains. "Jusqu'en 1958 des prêtres et des frères y étaient formés.Il y avait des ateliers de menuiserie, de boulangerie, la forge...Les frères construisaient ensuite des écoles, des dispensaires en Afrique..."
L'abbaye exerça aussi un rôle important dans la renaissance de la musique bretonne; elle fut pionnière. Sam Poupon créa le cercle de l'abbaye -
Aujourd'hui l'abbaye héberge une quarantaine de missionnaires âgés; diverses paroisses continuent de bénéficier de l'aide des pères encore valides.